Foucault... un prénom, un pseudonyme... visiteurs, zappeurs sur internet, ou amateurs d'art... n'étant pas rationnel, je jette ici un portrait composé de fragments épars, de morceaux choisis, bref, une page qui me ressemble... À
l'ombre du sphinx Je suis né au Caire, à l'ombre du sphinx, un
premier décembre 1945, fruit de la rencontre, entre mon atypique, et
bohème de père, méhariste à ses heures, amoureux du désert, cet
"égyptologue" inattendu, écrivain, et dessinateur de BD, un père
originaire de Toulouse, et ma mère: fine égyptienne, évoluant alors à la
jointure de l'Orient et de l'Occident, passant sans complexe de l'Égypte à
la France, des terrasses d'Héliopolis, aux plages d'Alexandrie, pour
atterrir au coeur du quartier latin... belle étrangère, jeune femme
insouciante dans cette passerelle géographique à l'itinéraire incertain,
avec comme arrière plan, cette mémoire en filigrane, ces ascendants...
Pacha, Bey, ces diables à moustaches, ces orientaux à l'allure européenne.
Retour en France Le hasard fait parfois bien les choses...
retour en France dès l'âge d'un an et demi, débarqué à Marseille,
Toulouse, Paris, pour enfin se poser à Meudon... ce "flash back" réveille
en moi des souvenirs de colle blanche, d'encre violette, de bons points
pour les autres, et de buvard réparateur pour moi... spécialiste averti du
"saute mouton" scolaire... passant sans embarras, d'un établissement à
l'autre, empruntant joyeusement ces chemins de traverses, j'entrevois
encore aujourd'hui toutes ces odeurs endormies où petit garçon j'avais un
mal fou à me discipliner, à avoir cette conscience appliquée, je me voyais
déjà mourir au travail... la tête pleine de rêves, d'imagination... et
pendant le crissement interminable de la craie sur le tableau noir... je
louchais déjà sur ma voisine de classe. Études Supérieures Arrivèrent les études supérieures... petite mosaïque rétroactive, ces
souvenirs "patchwork", je revois pèle mêle, les frères des écoles chrétiennes,
ces anciens bâtiments d'école en briques, j'aimais cette grande bâtisse
aux couloirs résonnants qui sentaient la cire, ce singulier labyrinthe
interne, la beauté du parc, la proximité de cette petite "micheline"
qui longeait les murs de l'Institut ; j'aimais ce professeur, qui nous
emmenait croquer la pleine nature autour du moulin à eau de Froyennes,
ce "fameux" professeur"qui voyait l'art, où du moins sa structure en
tout et partout... ces années de pensionnat, cette rencontre insolite
avec ce jeune élève qui m'a refilé, vendu son premier disque : Salvator Adamo.
Heureuse période estudiantine où nous nous réunissions dans les cafés,
dans ces cafés autour du beffroi de Tournai, (en Belgique) où sous l'effet
de la bière... c'est bien connu, l'imagination se décolle alors sensiblement
de la boite crânienne... époque épique de ces interminables conciliabules,
où nous accordions une importance plénière à l'Art. Diplômé en juin
1965 de L'Institut Saint Luc
de Tournai, Section: des Arts Graphiques. http://www.st-luc-tournai.be/ Kabylie Parenthèse inattendue, une année comme
intervenant bénévole à Djémila, (Région de Constantine) à l'initiative de ce
nous appelons aujourd'hui une O.N.G. Djémila la belle, avec pour voisine
Sétif... ville chargée d'histoire, pas évident pour un novice d'être
rattrapé par l'empreinte de la guerre d'Algérie. Voyage inusité avec un
minimum de confort, parachuté, sans trop de préambule, dans cette fragile
équipe internationale, isolé, perché sur ce cul de sac au bout du monde,
sur ce fond de montagnes abruptes, sans guide du routard, ni celui des
bonnes manières.. pas même un petit tapis de prière... mais quand même,
imprégné, impressionné, par cette dignité kabyle, avec cette odeur de
terre remuée, où pour rien au monde, à cet instant, je n'aurais voulu être
ailleurs. Il est pourtant une chose certaine, la réalité de tout cela m'a
remis la mienne en place.
Beaux Arts 1968. une immersion temporaire, un passage
éclair, deux années de libre service à l'École Nationale Supérieure des
Beaux Arts de Paris... ces premiers "copier coller" à la suite du
Maître... ne m'ont pas convaincu, éloigné, allergique par nature à cet
espace balisé, à ce piquant antagonisme, d'autant plus que nous étions
alors précipités dans cette fièvre corrosive, subversive, il y avait là
matière à une réelle remise en question..."sous les pavés la plage"
trouver dans ce non-lieu idéaliste ses propres règles, ses propres ailes,
peindre, vivre, c'est ne pas avoir peur de ce champ de forces
contradictoires, de gâcher, de recommencer. Quotidien Concepteur indépendant, free-lance,
publicité, graphisme, illustration, etc... à la lisière de l'habitude, ces
impératifs de la semaine, vivre jour après jour, c'est parfois une
dépossession passagère, les vagues déversent alors cette bruine d'un ennui
ordinaire, il y a de ces jours où j'aimerais mieux être à la plage ! L'atelier Depuis, artiste peintre, je vis et exerce
mon activité en région parisienne. Apprivoiser l'accident, maîtriser
le hasard, dans cette scénographie intuitive, je ne m'imagine pas autrement,
qu'en explorateur, braconnier de l'imaginaire, je vis comme ça à l'atelier,
sur cette île, cette tour d'ivoire, en pleine ville, tout à la fois,
isolé des modes et diverses tendances, de ces mondanités parisiennes,
comme à mon plus grand plaisir, distant aussi de la campagne, je reste
éloigné des abeilles, des chèvres et des vaches... Atelier magique,
j'aime cet espace de travail, j'aime cette distance aléatoire, j'aime
Francis Bacon, Egon Schilele, Niki de Saint Phalle, Ousmane Sow, Enki
Bilal, Georges Brassens, Serge Gainsbourg, Manu Chao, Souad Massi, Lhasa,
la Fata Morgana, le Saint Amour, et même parfois le goût
des autres… L'Oeil du Peintre Je prends le temps de comprendre ce qui
m'emporte, ce qui me fascine, dans la peinture comme dans la vie. Je peins
des individus indicibles, ces personnages me renvoient à l'abstraction, à
l'inattendu, à moi-même... mes peintures sont une vision complémentaire de
la réalité, une réalité additionnée à une réalité inventée. Image à la
disposition du regard, temps suspendu, aussi, j'utilise la photo pour
mieux montrer la peinture, ainsi, les personnes photographiées derrière
l'objectif semblent peu à peu s'entremêler dans la toile, au contact de
cette photo "mise en peinture". Peintures où photos ne deviennent réelles
qu'à travers ce regard, celui qui pousse l'œil à entrer, à pénétrer cet
espace intime. Au peintre de donner à voir ce que l'oeil nu ne sait pas
voir... ainsi, le travail est mis à nu jusqu'à l'éclatement de
l'apparence, ces pensées, visualisées, détournées par le spectateur se
sentant prêt à se promener avec un oeil critique en route... et qui finit
parfois par rejoindre ou se superposer en pointillé avec le chemin
imaginaire du peintre. Entre turbulence et maîtrise Perfectionniste, je recherche une expression maîtrisée, soignée, mais je veux
qu'elle se produise par hasard ! peindre c'est jouer avec une urgence
fantasque, j'aime que l'on ne sente pas l'effort... hasard ou accident
provoqué sans bluff, je ne recherche pas l'événementiel, le sensationnel
; il y a une "transcription" de la vie dans ma peinture, on la trouve
dans cette recherche d'échappement au figuratif, dans ces paysages,
dans ces personnages imaginaires, je suis un metteur en scène de l'irréel,
auteur d'un scénario jamais fini, la peinture, cette écriture intérieure,
cette expression en apesanteur à califourchon sur l'avenir... toujours
ouvert à cette aventure singulière, à toute perceptive inattendue. En
quête de lieux éveillés, à la recherche d'une expression picturale qui
colle au plus juste avec cette tension créatrice, tandis qu' au travers
de ces mouvements, de ces étapes, transpire et perdure en moi un fil
conducteur invisible... je n'explique pas ma peinture, je n'explique
pas le monde, je le peins avec sa fureur, sa passion, son désarroi,
sa solitude et sa beauté. Je n'ai aucun message à transmettre sinon
celui d'un instant immédiat mêlé au quotidien. Espace d'exposition Multirécidiviste, expositions, galeries,
manifestations artistiques, passant du grand palais à Paris ( salons et
expositions collectives) aux rives de la Floride, exposant dans des lieux
insolites, des collections privées, tirant parti de ces instants entre
parenthèse, ou tout simplement en ouvrant la porte de l'atelier, je
nourris ce besoin de communiquer, dans ce monde actuel, où l'atelier peut
être parfois réducteur, trop "petit". Aujourd'hui, les artistes
questionnent, avec les collectionneurs, les amateurs... que sera l'avenir
artistique ? ces remises en question s'illustrent par des polémiques
autour d'une réelle confusion allant des foires et salons traditionnels à
cet art contemporain resté encore trop ésotérique, très conceptuel ; un
art qui s'ouvre ainsi vers de nouveaux horizons... mais de ces nouvelles
terres promises pourraient aussi naître des artistes contemporains
capables d'une nouvelle figuration en partance pour un ailleurs inattendu.
L'Atelier Hors les Murs Période aussi un peu à part, celle de la
création de "l'atelier hors les Murs" 1972, réalisations de plusieurs murs
peints, dont une réalisation de 330 m² à Choisy-le-Roi, à l'époque
précurseur, où s'ouvrir à l'espace urbain n'était pas fréquent, "il est
interdit d'afficher... loi du..." alors pensez donc peindre !
Interventions dans la ville, attaché au tissu urbain, avec pour objectif,
de créer un regard neuf, en leur donnant la couleur, s'ouvrir à l'espace
de la ville c'est créer une relation, un lien, avec un public inconnu,
inhabituel, indifférencié; c'est sortir temporairement de la solitude de
l'artiste, et trouver une forme d'expression à la fois authentique, qui
préserve la démarche originale des prescripteurs, des créateurs, tout en
respectant les contraintes architecturales. Animations réalisées par
l'entrée en scène de l'artiste plasticien au départ d'un projet, un
travail d'équipe avec les architectes et les collectivités locales. Chaque
intervenant agissant non en censeur mais bien au contraire en multipliant,
analysant les informations, et les choix possibles. Il ne s'agit pas pour
l'artiste d'exécuter un simple travail décoratif, mais bien de préserver
la spécificité de sa démarche de peintre. Car peindre c'est aussi prendre
des risques, je ne cherche pas à intervenir comme un simple palliatif...
dans l'enjolivement de quartiers défavorisés, sorte de "papier peint" de
l'architecture. Au contraire, multiplier les possibilités
d'interrogations, de recherches, et de rencontre entre l'homme et la
ville, l'homme et la création. Le plasticien découvre une place inégalable
dans le processus de mutation des villes et des quartiers, se glissant en
autant de "clins d'oeil," autant de jardins à la lisière du ciel.
Murs Peints Diverses réalisations en France 1973 dont :
simultanément, la création et la coordination des animations murales des
écoles maternelles : Marc Chagall et Pablo Picasso, ainsi que la
réalisation murale du centre de loisirs Henri Matisse à Meudon-la-Forêt,
Hauts de Seine, assisté d'Olivier Gourvil et de Dominique Heidenger. 1977
intervention murale sur un centre commercial à Choisy-le-Roi, Val de
Marne. assisté par Denis Barbelet. (murs peints de 330 m2). 1978 animation
murale intérieure d'un cabinet dentaire à Paris. 1979 animation murale du
C.E.S. Jean Moulin à Meudon-la-Forêt, Hauts de seine. 1979 intervention
dans le cadre du salon "Batimat" animation murale en coordination avec
l'atelier de recherches plastiques architecturales de Paris. 1981/1982
interventions auprès d'étudiants dans le cadre d'une création collective,
murs peints, à l'école d'éducateurs spécialisés de Buc, Yvelines. 1984
animation murale, création collective d'après les dessins d'enfants de
l'école maternelle "les Jardies" à Meudon, Hauts de seine.
L'ATELIER HORS LES MURS 4
Place Gabriel Péri 92310 SÈVRES FRANCE. Tel
: 06.03.26.12.70 |